On en parle beaucoup, souvent, un peu trop même parfois… Peut-être parce que l’hypersensibilité est en pleine expansion de part notre mode de vie actuel ? Ou plus écoutée donc plus visible ? Pour ma part, je crois que c’est un peu des deux…
Comme le raconte si bien Ellen Aaron dans son livre, “Hypersensibles, mieux se comprendre, mieux s’accepter”, la population humaine comme animale, est depuis toujours, dit-elle, composée de 80% de “guerriers” prêts à défendre la population et 20% de sentinelles, les hypersensibles. Aujourd’hui, nous n’avons peut-être plus autant besoin de “guerriers” et sollicitons également bien plus certains sens à travers les formats numériques qui nous entourent, ce qui me laisse croire que notre époque « crée » beaucoup plus d’hypersensibles.
L’hypersensibilité c’est quoi ?
En tant qu’hypersensible moi-même, ma définition de l’hypersensibilité a bien varié au cours de ma vie. Ado, elle me faisait me sentir différente de tous les autres gamins que je trouvais immatures et superficiels. A 20 ans, elle était une plaie m’empêchant de faire la fête comme tout un chacun. A 30 j’ai commencé à l’apprivoiser grâce à la maternité et à 40 bien tassés, je la vois comme un super pouvoir pour moi et mes enfants hypersensibles aussi !
Ma définition de l’hypersensibilité serait donc qu’elle est une sur-aptitude sensorielle qui rend les personnes hypersensibles très (voire trop quand on le vit) interactives avec leur environnement. Tous les sons, les images, toutes les émotions, les changements météo, les repas ou la faim sont perçus avec une grande intensité. Ce qui est à la fois génial puisqu’on expérimente la vie 10 fois plus fort mais aussi très très fatiguant puisque le cerveau et le corps sont sollicités 10 fois plus !
Hypersensibilité et fragilité émotionnelle
Cette extra-sensorialité entraîne souvent des angoisses voire des dépressions chez ceux qu’elle a choisi. Déjà parce que comme décrit plus haut, les hypersensibles se sentent différents. Ils sont donc souvent plus en quête de repères et de place plus tôt dans la vie, ce qui déstabilise parfois leur entourage et crée encore plus d’incompréhension ! Une situation évidemment difficile à vivre émotionnellement et qui, si elle n’est pas accompagnée avec douceur, peut créer des angoisses et/ou des dépressions même à l’âge adulte.
L’empathie, souvent surdimensionnée chez les hypersensibles, elle est l’autre facteur qui peut fragiliser leur équilibre psychique. Notre culture qualifie volontiers les jeunes enfants d’éponges, qui capteraient et engrangeraient toutes les informations de leur entourage. Et bien disons que les hypersensibles sont et restent des « éponges » hyper absorbantes à tous les niveaux y compris émotionnel. De telle façon qu’un timbre de voix, un soupir, un regard va déclencher en eux des émotions intenses là où les “guerriers” n’auraient rien remarqué !
Vous l’aurez compris, le maître mot avec les hypersensibles est DOUCEUR.
Hypersensibilité et haute potentialité
L’hypersensibilité est souvent (je dirais même toujours mais je reste prudente) liée à une haute potentialité. Il paraît logique qu’avec des perceptions aussi développées, le cerveau développe lui aussi des sur-capacités ou soit prévu de base pour elles dès la naissance, comme une sorte de package ! Cette haute potentialité crée elle aussi des différences et notamment dans l’apprentissage. Les enfants à haut potentiel ne sont pas forcément de bons élèves contrairement à ce que l’on voudrait croire.
- D’une part, leur façon naturelle d’apprendre est tellement différente de celle des autres, que l’école classique n’est souvent pas adaptée à leurs cerveaux. Les hypersensibles sont très volontiers des slashers jusqu’à ce qu’ils trouvent LEUR voie. Ils ont un cerveau qui collecte plein d’infos et qui se détourne parfois rapidement d’un sujet pour en creuser un autre à fond une autre fois. Ils peuvent donc être en échec scolaire alors qu’ils ont des capacités incroyables !
- D’autre part, les enfants hypersensibles le sont aussi émotionnellement, d’autant plus que ce sont des personnes exigeantes (un euphémisme pour certaines) envers elles-mêmes. L’école française d’aujourd’hui reste malheureusement souvent un lieu où l’on découvre la concurrence, la comparaison négative et où la bienveillance n’est pas toujours de mise…en résultent des difficultés supplémentaires d’apprentissage mais liées cette fois-ci à un émotionnel particulier.
Hypersensibilité au quotidien
Alors on ne va pas se mentir, il y a les bons et les mauvais pendants de l’hypersensibilité. On garde les bons pour la fin ? Cette liste n’est ni exhaustive ni partagée par tous et toutes mais elle reflète somme toute plusieurs expériences qui m’ont été confiées en plus de mes propres expériences bien sûr 😉
Les côtés compliqués à gérer quand on est hypersensible :
- Si on manque de sommeil on est bon à rien car comme notre cerveau aime penser, il ne nous laisse pas toujours dormir pour pouvoir “pédaler” même la nuit !
- La faim nous invalide aussi
- On peut développer des hypersensibilités alimentaires très facilement sans développer une vraie maladie : on est sensible au sucre sans être diabétique, au gluten sans maladie coeliaque etc…
- Dans le même registre, on ne supporte ni l’alcool ni les boissons excitantes : thé, café, sodas etc…
- On est météo sensible : notre humeur est très liée à notre environnement
- On est aussi parfois sensible aux cycles lunaires : insomnies etc…
- On se fatigue bien plus vite que la moyenne avec toutes les tâches cérébrales que nous accomplissons en plus sans rien faire
Les bons côtés qui nous rendent heureux :
- On est empathiques, nos sens sont très fins et nous aident à aider les autres
- On est créatifs, on bouillonne d’idées
- On sait prendre des décisions très vite et elles sont souvent sûres grâce à notre stock d’infos et nos 1000 scénarios d’avance
- On est attentif, ce qui aide bien dans la conduite ou la surveillance d’enfants etc…
- On a une bonne mémoire : on est capables d’apprendre beaucoup de choses sur des sujets très variés
- On se connaît bien car on est à l’écoute de ce qui se passe en nous (même malgré nous)
- On est doué pour le soin, l’art, les langues, la connivence instantanée en amitié et en amour
- On est perfectionnistes, quand on aime on réalise des choses magnifiques
- On est sensible et c’est pour moi une grande qualité surtout pour être à l’écoute de soi et de son entourage
Alors on fait quoi si on est hypersensible ?
On vit ! Et plutôt 10 fois qu’une puisque c’est comme ça qu’on le ressent de toute façon ! On sent tout, on expérimente tout et on apprend ainsi à se connaître. On lâche le plus possible les contraintes qui nous épuisent puisqu’on s’épuise déjà à penser plus ! On prend soin de notre digestion hypersensible elle aussi.
On colle à notre rythme personnel coûte que coûte même si la société ne nous aide pas en ce sens… Imaginez que vous chaussiez du 38 et que vous vous obligiez à porter des chaussures en 36 tous les jours : c’est aussi ridicule que de vouloir suivre le rythme de quelqu’un d’autre. Soyez-vous, aimez-vous et c’est tout !
Hypersensibilité et Jin Shin Jyutsu
Le JSJ apporte un ancrage en soi tellement fort qu’il aide les hypersensibles à limiter l’effet “éponge”. Il apporte de l’énergie à foison et nous apprend à lâcher l’inutile (et on en a à revendre de l’inutile quand on stocke tout en bon hypersensible que l’on est !)
L’hypersensibilité n’est pas une maladie pour autant donc nous allons seulement nous employer à la vivre pleinement et à l’apprivoiser. Comment ? En apprenant à bien se connaître et en essayant d’atténuer les caractéristiques excessives qu’elle peut engendrer au niveau :
- digestion
- sommeil
- fatigue
- émotions
Pour ceux qui ont la chance de connaître les livres d’aide à soi-même de Mary Burmeister, je dirais que pratiquer l’aide quotidienne du Livre I couvre tous les besoins spécifiques des hypersensibles : donc pratiquez vos flux Courant Central, Superviseurs, Médiateurs, Fonction énergie : rate, estomac et vessie sans modération !
Et si vous ne connaissez pas encore tout ça, je vous invite à recevoir une séance de JSJ près de chez vous.D’ici là, voici quelques idées de pratiques quotidiennes pour vous soutenir.
En premier, tenez votre POUCE ! Ça aide la digestion physique et émotionnelle, ça booste toute l’énergie de tous les organes, ça aide à intégrer la vie, son environnement : bref c’est idéal pour tous les hypersensibles.
Quand vous avez le temps et l’espace de creuser un peu, exactement dans le même esprit que ce qui est décrit pour le pouce, voici la première étape du flux de la fonction énergétique de la rate pour vous aider à vous acclimater et garder votre énergie :
Et pour se recentrer et s’aimer :
Conclusion
J’espère que cet article vous aura éclairé. Si vous avez des partages, des questions, des doutes, n’hésitez pas à me les partager. Je vous invite aussi à vous documenter sur votre particularité et à vous faire accompagner dès que vous vous sentez dépassé(e). Plus une situation difficile est prise en charge tôt, moins elle s’ancrera en vous et moins elle aura de conséquences sur votre vie. Le JSJ est un véritable soutien, un accompagnement qui s’adapte aux besoins précis de chacun(e). Pour moi il a été d’une aide précieuse car il a totalement changé ma perception de moi-même et de mon hypersensibilité !